A l'origine du projet
Le développement des pollinariums : un processus naturel
En 2000, lors d’un congrès de la SAICO à Angers, une graine a rapidement germé dans l’esprit de Claude Figureau, directeur du Jardin des Plantes de Nantes et botaniste de métier : celle de ‘vergers à pollen’, sites où il serait possible de suivre le cycle des plantes par observation phénologique.
En effet, les bulletins allergo-polliniques issus des relevés de capteurs, donnant des quantités de pollens dans l’air, présentent souvent un décalage de plusieurs jours avec les tout débuts d’émissions de pollens. Du fait d’une information tardive, une partie des patients allergiques sont gênés avant ces alertes.
L’année suivante, en 2001, la Conférence Régionale de Santé donne l’occasion à Claude Figureau d’exposer son projet qui répond à un réel besoin de la part des médecins allergologues présents : disposer d’une information précoce sur les émissions de pollens pour un territoire étendu.
Alain Meunier, ingénieur sanitaire, décide de soutenir activement ce projet et apporte un financement de la DRASS (1) des Pays de la Loire (aujourd’hui l’Agence Régionale de Santé). Ce soutien déterminant permet à Claude Figureau de débuter en 2003 l’expérimentation au Jardin des plantes de Nantes avec le concours de deux médecins allergologues, le docteur Laurent-Charles Antoine et le docteur Dominique Chevallier.
La suite, comme en témoigne le docteur Antoine, est « longue et compliquée mais nous en retenons une belle histoire de femmes et d’hommes qui ont su faire aboutir ce projet » En effet, l’expérimentation est laborieuse, car les pionniers du projet souhaitent établir un protocole scientifique solide motivé par le caractère sensible de données sanitaires à vocation publique. Dans cette perspective, et celle d’obtenir un aspect préventif suffisant, la DRASS soutient l'élaboration et le financement de 2 études épidémiologiques (2006-2007)(2)réalisées en partenariat avec la ville de Nantes et des allergologues nantais. Elles ont pour objectifs de montrer la réduction des symptômes et de la consommation de médicaments pour les personnes allergiques ayant reçu les alertes pollens par rapport à celles ne les yant pas reçues.
Cette expérimentation se déroule jusqu’en 2011, année au cours de laquelle le protocole est entièrement validé et le projet renommé « pollinarium sentinelle». Air Pays de la Loire (3)apporte alors son concours pour la gestion des données et la conception du futur site internet de diffusion des informations.
Dès 2012 le pollinarium de Nantes diffuse ses premières alertes via internet avec la publication de newsletters les jours mêmes des observations des premières émissions de pollens de chaque espèce allergisante suivie.
L’Association des Pollinariums Sentinelles de France, ainsi créée et reconnue par arrêté ministériel en 2016 (4), porte et accompagne depuis, le développement d’autres pollinariums en France, avec le soutien des Agences Régionales de Santé (ARS).
Les pollinariums, ces jardins ‘sentinelles’, montrent qu’une observation phénologique journalière et détaillée est capable de signaler les premières émissions de plants d’espèces allergisantes entretenues dans les mêmes conditions qu’en nature, donnant ainsi une information précoce à destination des personnes allergiques et des médecins. C’est ce que confirme en 2022 l’avis scientifique de l’ANSES sur la surveillance phénologique du pollen dans l’air ambiant (5).
(2) Guillam, M. T., Antoine, L.C., Chevallier, D., Dubreil, Y., Figureau, C., Morin, O., ... & Meunier, A. (2010). Prévention des pollinoses: étude d’une intervention par information et mise sous traitement des patients. Revue Française d'Allergologie, 50(6), 493-500.
(3) Association agréée de surveillance de la qualité de l'air en Pays de la Loire : www.airpl.org
(4) Arrêté interministériel du 5 août 2016 portant désignation des organismes chargés de coordonner la surveillance des pollens et des moisissures de l'air ambiant.
(5) Note d’appui scientifique et technique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relative à la surveillance phénologique du pollen dans l’air ambiant et à l’indicateur de risque d’allergie lié à l’exposition au pollen (RAEP).
L'association APSF
Collège des médecins
Jean-Charles BONNEAU - Angers
Véronique LECLERCQ - Le Havre
Maria PAPAIONNAOU - Nantes
Nhân PHAM THI - Paris
Collège des collectivités ou Structures accueillant un pollinarium
Claire AUDRAIN - Vannes
Emmanuelle BOULVERT - Paris
Dany COINEAU - Poitiers
Christophe JOUIN - Nantes
Jean-Marc LEGENDRE - Limoges
Sylvie MALEON - Ste-Feyre
Marie SCHAETTEL - Laval
Collège des associations et personnalités qualifiées
Sylvia FREMONT - personnalité qualifiée
Luc LAVRILLEUX - personnalité qualifiée
Justine LEDOUX - Air Pays de la Loire
Patrice MESTAYER - personnalité qualifiée
Bruno SABLE - personnalité qualifiée
Représentant-e-s des services de l’Etat du domaine de la santé (sans voix délibérative)
Un·e représentant·e de l’ARS de Nouvelle Aquitaine - Un·e représentant·e de l’ARS des Pays de la Loire
Bureau de l’association
Luc LAVRILLEUX / président, Véronique LECLERCQ / vice-présidente, Sylvia FREMONT / trésorière, Jean-Charles BONNEAU / secrétaire
Nos partenaires et réseau
Les partenaires
Les pollinariums sont des projets multi-partenariaux qui rassemblent autour de l'APSF
- Les collectivités et autres organismes accueillant ces dispositifs
- Des médecins allergologues impliqués au niveau de la création de pollinariums et de la validation médicale de leurs alertes
- Les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air qui diffusent les alertes et appuient l'animation et la communication autour
- Les Agences Régionales de Santé, qui soutiennent financièrement les pollinariums, les intègrent aux plans régionaux santé environnement et qui coaniment les acteurs régionaux impliqués
- Les Ministères de la Santé et de la Prévention / de la Transition écologique, qui soutiennent l'APSF.
Cette diversité d'acteurs permet d’assurer une complémentarité d’expertises.